Ils ont la fureur de la punk sixties, le dandysme sale de la punk sixties, l’accoutrement de la punk sixties. À les entendre, on se croirait dans une petite salle aveugle de Manchester, un bock à la main et les yeux rougis par la fumée des cigarettes. Pourtant, ils sont nés à l’aube des années 2000, du temps où Avril Lavigne et Tragédie étaient encore des êtres divins adulés et respectés. Ils, c’est Broken Bridge. Presque nostalgiques d’une époque inconnue. Trois garçons de la Côte, « dans le vent », comme disent les jeunes des sixties, avec la gratte qui démange et la volonté de bousculer le rock romand.
Ils, c’est Broken Bridge : boys band punk garage écorché bouillant comme il faut, à la volonté de bousculer le rock. Sous les airs angéliques des membres se cachent en réalité trois gentleman-rockers possédés par la transe et la frénésie. Don Saltamontes torture ses guitares électriques, Redd Knee bastonne les fûts comme un beau diable, et Nikolaï fait trembler la scène avec son fuzz. L’approche brutale de leurs instruments résulte en des chansons fulgurantes et passées à travers les filtres du lo-fi, dont les paroles scandées ou crachées traitent autant du malaise social actuel que de problèmes humains. Sous ses airs nostalgiques, Broken Bridge reste un groupe fondamentalement ancré dans le présent.