Toc toc toc, voilà l’ours, l’Orso en italien. La peau de l’ours transalpin remis en liberté après une longue carrière au cirque sert de parure aux cinq membres du groupe rock-métal éponyme lausannois, créé en 2015.
Surgi des méandres de formations comme Kruger ou June DeVille, arpentant plaines et forêts solitaires, l’ursidé Orso n’a ni dompteur ni maître. C’est pour ça qu’il n’a pas de chanteur. Essayez de vous en approcher. Mais s’il vous voit, il faudra rester figé pour espérer ne pas provoquer son instinct sauvage.
La musique lente et massive de la formation instrumentale - trois guitaristes, un bassiste et un batteur - est teintée de sombre mélancolie. Qui n’a jamais vu un ours blanc, seul et triste, dans un documentaire sur le réchauffement climatique ? Il y a aussi de la force brute et cathartique dans l’univers d’Orso, avec comme symbole l’ursidé du musée, celui qu’on empaille toujours dans une posture terrifiante.
Quand il est pris par l’hiver, l’ours est assez fort pour attendre son heure au cœur de la nature blanche. Il partage son âme avec les animaux du grand nord, ceux qui peuplent les contrées des groupes suédois dont les membres d’Orso s’inspirent : entendez Breach, Terra Tenebrosa, Cult of Luna, Entombed ou Neurosis. Mais ne vous y méprenez pas. Endormi, l’Orso redevient très vite roi sauvage. C’est comme ça qu’il habitera vos âmes, au sortir d’un concert.
Après un premier EP sorti en 2016, « Primi Piatti » (No Sun Records), et « Paninoteca » (2018, Czar of Crickets) Orso ressort du bois avec « Caffè? » sous le label lausannois No Sun Records, comme un nouvel ode à la nourriture et à l’appétit féroce de ses membres : Raul (guitare), Margo (guitare), Sébastien (guitare), Blaise (basse), Thomas (batterie).