Pour comprendre le groupe, il faut parler instruments. La percuterie évoque l’attirail de mère Courage – washboard, assortiment de couvercles de poubelles, ressorts multiples et tom goliath – et restitue toute la gamme des syncopes urbaines. La contrebassine fait ondoyer les basses et zigzague comme un poisson sous acide tandis que les guitares communiquent une énergie qui ferait swinguer les plus rétifs…. Mais les titres de Hell’s kitchen n’ont pas seulement le don de vous plonger dans la fournaise. Ils vous apprendront en outre à mieux goûter les dérapages, les dissonances et le bottleneck, car le style qu’a choisi le groupe mise sur le risque.
La voix qui grince puis chante, s’estompe, réapparaît. On la cherche, elle se tait. Vous l’ignorez, elle vous surprend. Et dans tout cela, pas de calcul, pas d’académisme ; Hell’sKitchen n’aime ni le papier millimétré, ni les lutrins : le désordre créatif est aux première loges. Bref, si vous avez manqué le passage du diable près de chez vous, il est de retour à Martigny !

Neu